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Comment la réalité virtuelle peut vaincre la peur de l'avion

8 min de lecture

Paru le 29 juin 2020 par Matthieu Gagnot

La réalité virtuelle a définitivement remplacé les simulateurs de vol pour lutter contre la peur de l’avion. Combinée à des approches cognitives et psychologiques de ses angoisses, la simulation permet de se confronter à ses angoisses dans un cadre rassurant. Encadrée par des professionnels, elle permet à de nombreux patients de remettre progressivement les pieds dans un avion.

Réalité virtuelle et peur de l’avion : la « TERV »

S’exposer à un voyage aérien, c’est la méthode de choix pour surmonter les angoisses liées à l’avion. Pour cela, pas besoin de se rendre dans un aéroport : plusieurs outils permettent de tester un vol en douceur, en premier lieu les casques de réalité virtuelle et les simulateurs de vol.

Pour notre cerveau, les casques de réalité virtuelle présentent une alternative crédible aux voyages en avion. Ils reproduisent les sensations d’un voyage aérien depuis un siège passager. Ils permettent d’interagir avec son environnement : on peut choisir dans quelle direction on regarde, ce qui les rend beaucoup plus immersifs que les vidéos.

Cette exposition en douceur est la manière la plus sécurisante de se confronter à ses phobies, selon la méthode de la TERV (thérapie par exposition à la réalité virtuelle). Tout d’abord, on peut l’interrompre à tout moment. Surtout, elle fait partie de méthodes efficaces, conçues par des professionnels. C’est alors le dernier palier avant de remettre les pieds dans un avion, pour beaucoup de personnes souffrant de phobie de l’avion.  

Les 3 phases des thérapies contre l’angoisse en avion.

Selon cette étude de l’APA (Association américaine de psychologie), l’exposition par réalité virtuelle améliore nettement la réussite des thérapies pour surmonter la peur de l’avion. Mieux, la réalité virtuelle atteint son efficacité maximale lorsqu’elle est combinée avec des thérapies cognitivo-comportementales (ou TCC).

Pour Thierry Merle, psychologue spécialisé dans le traitement des phobies de l’avion, « la thérapie par exposition à la réalité virtuelle (ou TERV) permet au patient de s’exposer graduellement à l’environnement anxiogène afin qu’il puisse s’y adapter progressivement en mettant en oeuvre les techniques apprises. Accessoirement ça coute moins cher qu’un vol avec le patient. »

L’étape de simulation de vol en réalité virtuelle vient ainsi compléter une thérapie de type TCC basée sur la connaissance de ses angoisses et sur les techniques pour les surmonter. La simulation est alors l’occasion de les mettre en application. C’est notamment la méthode adoptée par les formations contre la peur de l’avion en présentiel (fofly.com/fr) ou en e-learning (la méthode Fofly).

Concrètement, la réalité virtuelle intervient après des phases d’approche technique et psychologique de la phobie de l’avion.

Les trois phases de la thérapie sont les suivantes : Partie cognitive : acquisition de connaissance techniques pour comprendre notamment le fonctionnement d’un avion et les bases de la sécurité aérienne. Partie comportementale : compréhension des mécanismes à l’origine de ses angoisses, contrôle de son esprit grâce notamment à des exercices de relaxation. Partie exposition : simulation de vol en VR pour appliquer les acquis en situation réelle.

Simulateur de vol ou réalité virtuelle ?

Les simulateurs de vol ont longtemps été considérés comme la méthode-reine pour combattre la peur de l’avion. Depuis que la simulation de vol en réalité virtuelle est devenue accessible, ils sont remis en question.

L’utilisation des simulateurs de vol pour combattre la peur de l’avion est en fait un usage détourné. Il s’agit avant tout d’un appareil conçu pour former les pilotes d’avion. Ils mettent les patients aux commandes d’un Boeing 747 ou d’un Airbus A320 – ce qui ne correspond pas à l’expérience d’un vol en tant que passager.

Le prix d’un simulateur de vol.

De plus, leur coût élevé fait bondir le prix de la thérapie. Le prix d’un simulateur de vol peut aller d’une centaine d’euros à plusieurs centaines en fonction de la durée du vol. De plus, ils ne sont accessibles que dans un petit nombre de centres de formation des pilotes.

Des thérapies de réalité virtuelles plus accessible que jamais.

Ces contraintes ne sont pas partagées pas la réalité virtuelle. Les prix des casques de VR ont énormément baissé lors des 10 dernières années. Ils tiennent maintenant dans une mallette et peuvent être mis à disposition des participants n’importe où (y compris à leur domicile).

Pour Nicolas Coccolo, pilote d’avion et fondateur de fofly.com, les avancées technologiques de la réalité virtuelle permettent de faire beaucoup de choses dans le cadre d’un stage. « Aujourd’hui la réalité virtuelle permet de s’immerger dans un vol avec un niveau de réalité vraiment très élevé. L’intérêt principal de la réalité virtuelle consiste à expérimenter un voyage aérien depuis un siège passager, comme en temps normal, et non pas dans un cockpit d’avion. »

En effet, l’expérience d’un vol aérien en réalité virtuelle offre plus de liberté que les simulateurs de vol, y compris dans le choix des paramètres. Non seulement elle permet d’expérimenter un vol en cabine, mais elle permet de choisir son siège et de s’exposer à ce qui angoisse le plus. Décollage, vol de croisière, au-dessus de l’océan, avec orage ou turbulences…

Formation contre la peur de l'avion

La VR permet aussi d’expérimenter l’ensemble du voyage aérien, depuis l’arrivée à l’aéroport et les contrôles de sécurité jusqu’au décollage.