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Paru le 18 mai 2020 par Matthieu Gagnot
La peur de l’avion passe trop souvent sous le radar dans le monde de l’entreprise, où la performance est reine. Menaçant le bien-être des salariés (et les débouchés pour le CA), beaucoup d’entre eux hésitent à avouer leurs angoisses à leurs N+1 – alors que des solutions existent pour s’en libérer.
La peur de l’avion est un mal beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit : selon les études, elle affecterait entre 1/4 et 1/6ème des passagers. Bien sûr, elle n’épargne pas les déplacements professionnels et autres voyages d’affaires, qui totaliseraient selon l’INSEE plus de 9 millions de vols internes sur la seule année 2016.
La peur de l’avion peut impacter les déplacements professionnels de votre entreprise, et même les remettre en question ! Ça peut notamment arriver si :
Ces situations variées ont un coût difficile à évaluer précisément pour les entreprises. Sa partie visible inclut toutes les annulations de voyage, qui ont un impact négatif sur les débouchés commerciaux : un déplacement professionnel annulé, c’est du CA en moins.
La partie cachée, ce sont tous les cas où les voyageurs prennent l’avion à contrecœur, au prix d’efforts surhumains. Il en ressort du mal-être en déplacement, des nuits sans sommeil, de l’anxiété, et accessoirement un voyage d’affaire à plus faible rendement.
Lorsqu’un collaborateur dévoile sa peur de l’avion, beaucoup d’entreprises ne savent pas gérer la situation. Il ne sert à rien d’insister ou de forcer le déplacement. Contrairement à une idée reçue encore très répandue, le stress aérien n’est pas une question de volonté, de « prendre sur soi », à traiter par des manœuvres d’évitement (médicaments, distractions…).
Au contraire, ignorer le problème (ou refuser de l’affronter) ne fait qu’empirer l’angoisse de l’avion en voyage d’affaire. Pires, les mesures disciplinaires pour forcer un collaborateur à prendre l’avion sont vouées à l’échec.
En effet, la phobie aérienne est un trouble psychologique qu’on peut soigner, et pas sanctionner ! Il s’agit d’une phobie handicapante, voire paralysante. Elle peut être liée à des troubles associés plus ou moins aigus : claustrophobie, peur de survoler l’océan, angoisses liées aux turbulences ou à des croyances erronées, comme sur les trous d’air…
Dans certains cas extrêmes, c’est le symptôme de maladies physiologiques qui peuvent ainsi être dépistées. Pour autant, le stress aérien n’a rien d’irrémédiable : de nombreuses solutions existent pour s’en débarrasser durablement.
Une chose est sûre, difficile d’aborder la phobie de l’avion en entreprises. Quand la performance est reine, il arrive que le sujet passe sous le tapis pour ne montrer aucune faiblesse et ne perdre aucune opportunité professionnelle.
Côté employé, dès l’entretien d’embauche, on peut la passer sous silence pour obtenir le poste. Puis, quand le voyage d’affaire s’approche, on retarde le moment d’en parler… La peur de l’avion est d’autant plus stigmatisante quand on pense que personne d’autre n’est touché. Restent alors deux alternatives : prendre l’avion contre son gré, au prix de souffrances psychiques ; ou annuler à la dernière minute, et perdre des opportunités de débouchés pour l’entreprise.
Mettre le sujet sur la table est capital dans les organisations les plus grandes, qui ont plusieurs dizaines de professionnels en déplacement. En effet, beaucoup de phobiques de l’avion se déclarent sur le tard, après plusieurs années à fréquenter sans incidents les salles d’embarquement.
Pour toutes les entreprises, la communication est importante. Il s’agit d’informer le plus tôt possible lorsqu’une description de poste inclut des déplacements en avion, quand le train est impossible. Soutenir les employés en situation d’angoisse aérienne est capital : cela libère la parole et permet d’envisager des solutions. Presque tous les phobiques de l’avion ont envie de guérir : ça tombe bien, il existe des stages sur mesure parfaitement adaptés aux contextes professionnels.
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